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Francisco de Goya (1746-1828)

20 noviembre, 2012
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Le 24 Juin 1824, au poste frontière d’Urrugne, la malle-poste » La Catalane» dépose un voyageur solitaire : Don Francisco Goya y Lucientes, qui fuyait de l’absolutisme et de l’Inquisition. Il retrouve un peu de calme, et conserve ses appointements de peintre de la Chambre, qui les mettent à l’abri du besoin.

À la suite de l’invasion napoléonienne de la péninsule Ibérique, les Cortes s’étaient réunies à Cadix entre 1811 et 1813. Majoritaires, les libéraux obtiennent la proclamation de la première Constitution de l’histoire de l’Espagne. Le pays, cependant, ne parvient pas à retrouver son équilibre. La querelle entre «absolutistes» et «libéraux» va s’exaspérant. L’officier libéral Riego provoque en 1820, un pronunciamiento qui oblige Ferdinand VII à accepter une Constitution. Les puissances de la Sainte-Alliance ne voulant pas que l’Espagne devienne un foyer de révolution, en 1829 invitent la France à rétablir le roi déchu, et aussitôt celui-ci installe une redoutable terreur blanche.

C’est plus que Goya n’en pouvait supporter. En 1824, sous prétexte d’eaux à prendre, il obtient un passeport pour la France. Après un séjour de deux mois à Paris, au cours duquel il s’entretient plusieurs fois avec Horace Vernet, il se fixe à Bordeaux où il loue un appartement situé au n° 24 du cours Toury.

Il est rejoint par Leocadia Weiss, son ancienne gouvernante devenue son amie, ainsi que les deux enfants de celle-ci. Il vit donc en famille ; famille d’ailleurs assez turbulente où les scènes ne sont pas rares.

Au mois d’août, ils déménagent à l’Hôtel des Quatre parties du Monde, situé à l’angle de la rue de Condé et de la rue Esprit des Lois. Au cours de l’été 1825, ils louent une échoppe au chemin de la Croix-Blanche. Goya se met à fréquenter le Bordeaux populaire dont les animations quotidiennes lui inspireront une centaine de dessins bien connus, et lie commerce avec de nombreux Espagnols de qualité, dont l’écrivain Leandro Moratin. Deux ans plus tard, la famille décampe pour s’installer au n° 13 de la rue St Seurin, appelée Allées d’Amour.
De plus, il travaille avec une ardeur juvénile. Non content de multiplier les croquis, il s’essaye, aidé d’une loupe, à la miniature, puis à la lithographie. Il excelle aussitôt dans cette dernière, comme en témoigne la série tauromachique connue sous le nom de Taureaux de Bordeaux. C’est aussi alors que, d’une main toujours sûre, il peint la charmante image de La laitière de Bordeaux.

Il voyage à Madrid en 1826, s’assurer que les biens qu’il y possède sont en sûreté. Il y est gracieusement reçu par Ferdinand VII et pose devant Vicente Lopez, son pâle imitateur. Rentré très vite à Bordeaux, il peint des scènes de genre, exécute quelques portraits, mais l’âge a maintenant raison de sa vitalité. A la suite d’une attaque, il doit abandonner le portrait de José Pio de la Molina. Le 1er avril 1828, il lui faut s’aliter. Pendant treize jours, il va s’affaiblissant, plongé dans une demi-torpeur, parlant pourtant un peu et semblant reconnaître les parents et amis qui l’entourent. Sa belle-fille, son petit-fils et sa muse Leocadia ne le quittent pas.

Quinze jours plus tard, le 16 avril à deux heures du matin, au bout d’une brève agonie, il rend le dernier soupir. Il avait quatre-vingt-deux ans et seize jours. Le lendemain, un service funèbre est célébré à l’église Notre-Dame et le peintre est inhumé au cimetière de la Grande Chartreuse dans le caveau où reposait déjà son ami Goicoechea. Ce n’est point pour ses restes le définitif repos. En 1888, le gouvernement de Madrid manifeste le désir de les voir transportés en Espagne et on ouvre le tombeau. Les cercueils sont tombés en poussière et on trouve côte à côte les ossements de Goya et ceux de Goicoechea. Mais, par un mystère mal expliqué et bien dans le goût macabre des disparates, le crâne du peintre a disparu.

Les vestiges sont placés dans une bière de plomb et, après un long délai, transportés à Madrid. Là, le 11 mai 1900, il est procédé, dans l’église de San Isidro, à une nouvelle inhumation, encore provisoire. La définitive aura lieu un peu plus tard, au pied de l’autel de San Antonio de la Florida, à l’ombre de ces murs que, cent vingt années auparavant, il peupla d’anges féminins au sourire à la fois prometteur et miséricordieux.

Sources : Goya, Hachette
Pierre Ajame : La laitière de Bordeaux. Ed. La Différence, 1985

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  1. Pablo permalink
    5 diciembre, 2012 12:11

    Curioso. Véase el enlace con el artículo de un blog del periodista irlandés Phil Mac Giolla Bhain en el que hace dos referencias indirectas al autor de esta bitácora (Ramón Chao): una al camino de Santiago, la otra al propio Goya… http://www.philmacgiollabhain.ie/mi-camino-con-paco/

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